Autoportrait
Photo Gérald Micheels, Musée des Beaux-Arts de Liège – La Boverie
L’oeuvre
Titre | Autoportrait |
Date | 1910 |
Technique | Huile sur toile |
Dimensions (HxL) | 201×105 |
Signature | Marg. Radoux, 1910 dans le coin inférieur droit |
Propriétaire | Musée des Beaux-Arts de Liège. BAL, WAL 05b.1965.2754AW 1644 |
Informations complémentaires
Littérature et fortune critique :
La Meuse, 23/3/1910, p. 1 : […] et puis le portrait de l’artiste, d’un mouvement très gracieux, très vivant, peint en pleine pâte. C’est là un très beau morceau qui atteste chez l’artiste une réelle virtuosité.
L’Express, xx/03/1910 : « Mme Marguerite Radoux expose en ce moment, au Cercle des Beaux-Arts, une intéressante série d’études picturales où s’atteste de nouveau son original talent, fait de verve et de vigueur expressive. Dans ces panneaux, peints avec un rare brio de couleurs, se manifeste un tempérament artistique d’une spontanéité et d’une décision vraiment remarquables : l’auteur de ces pages vibrantes sait assurer tant de relief à ses interprétations du modèle humain qu’elles prennent un caractère plastique vraiment exceptionnel. Ces toiles et ces pastels sont pleins de vie, fougueusement et largement construits. Leur fougue exubérante leur nuit un peu, par exemple, en ce qu’elle leur laisse trop l’aspect d’une esquisse primesautière, brossée dans le coup de vent de l’inspiration. Souhaitons à ce propos que l’artiste ajoute à ses brillantes qualités celles qui les complèteront pour réaliser l’œuvre solidement équilibrée que nous sommes en droit d’attendre de son talent.
Gazette de Liège, 25/3/1910 : Exposition des œuvres de Mme Marguerite Radoux et M. Guillaume Muller au Cercle des Beaux-Arts. […] Madame Radoux a le sens du mouvement, et par le mouvement, le don de vie, et, quand elle veut, le sens également de la couleur : ainsi dans le portrait de Mademoiselle R. de V., peinture grasse, savoureuse, dans une note généralement rose très distinguée. D’autres fois, elle plaque la couleur en tons francs qu’elle ne se donne pas la peine de raccorder, d’harmoniser : elle obtient des impressions violentes qui surprennent plus qu’elles ne charment. Les peintres s’accordent à dire qu’elle est bien douée à tous les égards, que, si elle voulait ne pas se contenter aussi aisément, s’en tenir à la toile commencée, au lieu de passer à une autre, dès que ce qu’elle a voulu faire commencer à exister, à sortir du chaos, elle pourrait être une de nos artistes de premier rang. Mais elle ne veut pas de modérer, se discipliner et il se fait que chacune de ses expositions nous vaut la même déception : on constate une grande dépense de talent en ébauches, pochades, esquisses et on cherche la toile à laquelle semblent devoir aboutir logiquement tant d’essais prometteurs d’autre chose. Pourtant le portait déjà cité, de petits riens telle « La Repasseuse, n° 12, Etudes d’Enfants n° 19, sont bien près de réaliser l’idéal attendu. C’est original de couleur, d’un beau dessin, foncièrement lumineux, étonnamment vivant. On en veut encore à cette peinture remarquable d’être traitée avec tant de désinvolture, par des procédés expéditifs et violents, alors qu’il faudrait si peu pour l’amener à une réalisation plus digne de l’artiste et du public. Voyez, pour bien juger à la fois de ses défauts et de ses qualités, le « Portrait-esquisse » n° 2 pour lequel il n’a pas fallu chercher bien loin le modèle. Demande-t-il du recul, ce portrait, avec ses empâtements, ses encroûtements, ses rugosités, ses bizarreries ! Un recul que l’étendu du Salon permet à peine suffisant. C’est très fort, sans doute, mais pourquoi peindre de façon si rébarbative et pourquoi pas plus de condescendance pour le gros public quand, en somme, puisque l’on expose, on s’adresse à lui comme aux esthètes ?
Sophie Wittemans, Marguerite Radoux, Ma vie est ma peinture, Liège Musées 96, octobre 2024.
Expositions :
1910, mars, Liège, Cercle des Beaux-Arts, avec Guillaume Müller
2024, Marguerite Radoux, Ma Vie est ma Peinture, Liège, Galerie des Beaux-Arts, 11 octobre – 24 novembre 2024
Reproductions :
Sophie Wittemans, Marguerite Radoux, Ma vie est ma peinture, Liège Musées 96, octobre 2024, p.23.
Remarques :
Don de Georges Lambert, professeur honoraire à l’Académie des Beaux-Arts, au Musées des Beaux-Arts et de l’Art Wallon de la Ville de Liège en 1965 (Archives de la Ville de Liège, Beaux-Arts, BA-44-8).
Restauré avec l’aide du Fonds David Constant de la Fondation Roi Baudouin (2024).