Jeunesse !
Photo Gérald Micheels, Musée des Beaux-Arts de Liège – La Boverie
L’oeuvre
Titre | Jeunesse ! |
Date | vers 1904-1906 |
Technique | Huile sur toile |
Dimensions (HxL) | moins que 113×141 |
Signature | Marg. Radoux dans le coin inférieur droit ? |
Propriétaire | Non localisé |
Informations complémentaires
Littérature et fortune critique :
Art et Critique, mars 1906, catalogue des œuvres exposées (illustré d’un tableau de Berthe Art) : 18. Jeunesse ;
La Meuse, 23/3/1906 : « Mme Radoux a scrupuleusement trié son envoi, il ne se compose que de deux ou trois numéros d’importance et une série de petites études rapidement brossées ; mais tel qu’il est, il donne la pleine mesure de son talent. Mme Radoux témoigne d’une originalité bien marquée, mais c’est en vain cependant qu’elle répudierait l’Ecole liégeoise où elle s’est formée. Les racines de son art plongent chez les Nyssens, les Soubre, les Delpérée et, involontairement, l’intéressante artiste – comme un autre peintre liégeois, M. Wurth, leur emprunte plus d’un caractère et surtout le sentiment de l’harmonie décorative, poussé chez elle a un très haut degré. C’est ce qui frappe d’abord la critique : toutes les œuvres de Mme Radoux sont des touts harmoniques, des ensembles décoratifs parfaits et c’est un vain qu’on y chercherait une dissonance. L’artiste, sans s’en rendre compte peut-être, travaille d’abord pour la tâche et elle possède à cet égard les plus heureuses dispositions : un sens très sûr de la couleur, l’amour de la pâte, abondante et savoureuse, toujours très pure, très savante, ne se salissant pas au contact des complémentaires ; enfin une technique puissante, un don étonnant de la simplification. Tout cela concourt à la production de « morceaux » superbes de chair, d’étoffes ou d’accessoires qui sont presque sensuels dans leur exubérance et qui feraient l’orgueil d’un descendant de Jordaens. Mais il s’en faut de beaucoup cependant que toutes les peintures de Mme Marguerite Radoux soient purement matérielles – ainsi qu’il apparait dans la « Jeunesse », – il y a presque toujours chez l’artiste, au contraire, un soin d’intellectualité.
La Meuse, 2/6/1906, p. 6 : « Chronique des Beaux-Arts, Les artistes liégeois à Bruxelles. « Mme Marguerite Radoux participe en ce moment à l’Exposition des femmes artistes, à Bruxelles, et remporte un très grand succès. Voici l’opinion de quelques journaux de la capitale, qui font le plus grand éloge du talent de Mme Radoux : De « La Fédération artistique » : ‘Parmi les coloristes, Mme Marguerite Radoux (quel beau peintre !) occupe avec maîtrise une première place, par un nu savoureux, intense, « Jeunesse ! ». […] De « La Réforme » : Voici le portrait tout en vigueur de M. Seguin, par Mme Radoux, qui joint à la virilité de la facture une intensité expressive attestant de son tempérament de coloriste. Sa « Jeunesse » affirme une fois de plus ses brillantes et solides qualités ». »
Edmond Picard, Exposition des femmes artistes, in La Belgique artistique et littéraire, juin 1906, p. 472 : « Des peintures, plutôt mâles de Marguerite Radoux : Jeunesse, nu robuste de jeune fille, […]
Le Journal de Charleroi, 18 mai 1906 : « Il n’est pas aisé décidemment de reproduire la chair dans son velouté caressant, sans rigidité, mais flexible et savoureuse. Mme Radoux y parvint dans sa Jeunesse, une femme nue se regardant au miroir, d’une souple exécution. Mais pourquoi cette tonalité rouge comme notation dominante de palette ?
Le Petit Bleu du Matin, 2/6/1906 : « Mme Marguerite Radoux expose un nu grandeur nature hardiment peint, d’une touche virile, mais avec un peu de vulgarité.
Sophie Wittemans, Marguerite Radoux, Ma vie est ma peinture, Liège Musées 96, octobre 2024.
Expositions :
1906, mars, Liège, Cercle des Beaux-Arts, avec Berthe Art et Richard Heintz
1906, 15 au 31 mai, Bruxelles, Cercle Artistique et Littéraire, Salon des femmes artistes
2024, Marguerite Radoux, Ma Vie est ma Peinture, Liège, Galerie des Beaux-Arts, 11 octobre – 24 novembre 2024
Reproductions :
? Sophie Wittemans, Marguerite Radoux, Ma vie est ma peinture, Liège Musées 96, octobre 2024, p. 16.
Remarques :
Le tableau « Jeunesse », exposé à partir de 1906, pourrait être une réduction du tableau « La femme qui se mire ». Un collectionneur a en effet possédé une toile de Marguerite Radoux représentant a priori la même scène, mais de dimension plus réduite. Il n’est pas exclu non plus qu’il s’agisse de la même oeuvre, rebaptisée par l’artiste.
La Meuse, 18/7/1904 : « Les élèves de l’Institut Postula ont offert à M. Postula une jolie toile de Mme Marguerite Radoux, « La Jeunesse ». »