L’Araignée
Photo ancienne, archives Radoux-Rogier
L’oeuvre
Titre | L’Araignée |
Date | 1902 |
Technique | Huile sur panneau |
Dimensions (HxL) | 100×200 (dimensions estimées) |
Signature | |
Propriétaire | Connue uniquement par une photo ancienne |
Informations complémentaires
Littérature et fortune critique :
L’Indépendance Belge, 2/10/1903, p. 4, C.T. : La Triennale de Bruxelles. « Grâce à Mme Marguerite Radoux, nous trouvons dans la salle 15 quelque chose comme une synthèse de cet article dédié aux bêtes comme aux gens. Son Araignée tend ses filets dans un coin où le magnétisme de son regard hypnotisera bientôt, avant de les vider, les insectes assez naïfs pour se laisser prendre à cette périlleuse attraction. Méfiez-vous de cette araignée-là ».
Correspondance du 23 octobre 1903 d’André Hennebicq, peintre (monumental) et président du Jury du Salon triennal de Bruxelles de 1903, à JT Radoux (MG RAD 293) : « Je suis très heureux de pouvoir vous certifier que Madame Radoux, dans les trois œuvres qu’elle bien voulu nous envoyer à cette exposition, a fait preuve de qualités exceptionnelles que l’on rencontre peu chez une femme. Interprétation large de la forme avec un sentiment très juste. »
Correspondance du 10 novembre 1903 de Ernest Verlant, directeur en 1899 à l’administration des Beaux-Arts (ministère de l’Agriculture) : « Cher Monsieur Radoux, si votre lettre n’a d’autre but que d’attirer mon attention sur les tableaux de Mme Marguerite Radoux, je me permettrai de vous dire qu’elle était inutile. Son nom d’abord et le réel talent dont elle fait preuve me conviaient assez à les examiner de près. Si vous voulez obtenir de moi une proposition effective en faveur de Mme Radoux, je suis obligé de vous demander laquelle ? Pour un achat, je crois qu’il serait prématuré d’y songer. Alors, quoi ? Je vous avouerai que je ne vois pas bien. Vous m’excuserez de vous répondre aussi franchement, mais je suis vraiment embarrassé. » MGRAD 311). Ecriture de JTR : Ai répondu : 16 novembre 1903 que s’il trouvait une proposition d’achat prématurée, j’appelais franchement son attention sur l’article 18 du règlement concernant les encouragements pécuniaires, lui faisant remarquer que la peinture était un art qui (importait ?) plus qu’il ne rapportait pendant de longues années ! » MG-RAD-311
La Libre Critique, 27 mars 1904 : poème de Rudolphe de Warsage « l’Araignée ».
Poème de Richard Ledent : « L’oeil étrangement bleu, saisit et vous fascine / Le baiser rouge est tentateur et l’on devine, que la chair songe ici, au poème éperdu / Pour mieux broyer le coeur candide de l’élu ». Quatrain inspriré à Richard Ledent par l’oeuvre picturale.
La Meuse, 20/4/1904 : « Quelle superbe étude que le « Portrait » de Mme Radoux, qui excelle vraiment à traduire son propre visage en traits énigmatiques et sibyllins qui attirent et effrayent ».
Courrier de l’Escaut, 17/9/1905, p. 2 : « … L’Araignée de Mme Marguerite Radoux, d’une facture large et puissante et qui exprime bien ce que dit l’épigraphe du tableau ».
Art et Critique, mars 1906, catalogue des œuvres exposées (illustré d’un tableau de Berthe Art) : 18. Jeunesse ; 19. Portrait de M. S… ; 20. A l’office du soir ; 21. L’araignée ;…
La Meuse, 23/3/1906 : […] Mais il s’en faut de beaucoup cependant que toutes les peintures de Mme Marguerite Radoux soient purement matérielles – ainsi qu’il apparait dans la « Jeunesse », – il y a presque toujours chez l’artiste, au contraire, un soin d’intellectualité. « L’Araignée » attendant sa proie, dans la certitude sereine de sa capture, est une peinture intellectuelle ; …
J. Maus, Les Tendances Nouvelles, n° 46, s.d. (probablement 1908-1909-1910), p. 1064 : « Marguerite Radoux. Une Joie maternelle épanouie – robuste sein qui se cambre et désir impérieux du tout petit – Mlle Radoux nous évoque cette vieille et très jeune icone de l’humanité. Voici ailleurs la désolation morne, le vide, la douleur sans issue d’une femme pleurant un être disparu ; exempte de sensiblerie, la scène est poignante. C’est encore la « gouge » avide et guetteuse, l’araignée patiente, agrippeuse, buveuse de vie ; toile symbolique, décorative, d’un sens très indiqué de la nature perverse et rapace.
Le Petit Havre, 20 novembre 1913, p. 2 : « Beaux-Arts. Le Havre-Artiste inscrit aujourd’hui un nouveau nom sur ses tablettes, celui de Mme Marguerite Radoux-Oustrières, dont le mari fait depuis peu partie de la magistrature de notre cité. Sous cette signature, Marguerite Radoux, c’est un talent véritable qui se révèle au public havrais en six toiles exposées actuellement chez Mme Le Bas […] L’Araignée, par la facture, me paraît être antérieure aux autres. Ce visage de femme est de belle expression. Le coloris est chaud et vibrant, la carnation solide, le modèle délicat.
1914, avril-mai, Paris (Grand Palais), Salon de la société des artistes français. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure et l’lithographie des artistes vivants exposés au Grand Palais des Champs-Elysées, 30 avril 1914, p. 159 : Radoux (Mme Marguerite) née à Liège (Belgique) élève de l’Académie des Beaux-Arts de Liège – Au Havre, boulevard François Ier, 43 : 1667 – L’Araignée
Clément Moro, Femmes Artistes, rubrique Beaux-Arts La Revue Moderne des Arts et de la Vie, 21e année, n° 17, 15/9/1921 : Mme Radoux-Oustrières : […] Parmi les toiles les plus connues de Mme Radoux-Oustrières, je citerai l’Araignée, qui fut exposée aux Artistes français, à Chicago [sic] et à la Triennale de Belgique. Dans cette œuvre, l’artiste a fort bien exprimé la beauté un peu bestiale de la femme-gouge qui, confiante en ses charmes, attend la proie qui ne tardera pas à se faire prendre à l’ensorcellement de ses yeux clairs et de ses lèvres tentatrices.
Sophie Wittemans, Marguerite Radoux, Ma vie est ma peinture, Liège Musées 96, octobre 2024.
Expositions :
1902, février, Liège, Cercle des Beaux-Arts (?)
1903, 5 septembre – 2 novembre, Bruxelles, Salon triennal (Cinquantenaire) : 778. L’araignée. De spin
1904, avril-mai, Liège (Emulation), Œuvre des artistes, « Exposition de blanc et noir ».
1904, 30 avril au 1er décembre, Saint Louis World’s Fair of 1904, Universal Exposition, St. Louis, Missouri, U.S.A. :
Radoux, Mrs Marguerite, Liége. 119. The Spider.
1905, septembre, Tournai, Cercle artistique de Tournai
1906, mars, Liège, Cercle des Beaux-Arts, avec Berthe Art et Richard Heintz
1913, novembre, Le Havre, chez Mme Lebas
1914, avril-mai, Paris (Grand Palais), Salon de la Société des artistes français.
2024, Marguerite Radoux, Ma Vie est ma Peinture, Liège, Galerie des Beaux-Arts, 11 octobre – 24 novembre 2024 (reproduction de la photo ancienne)
Reproductions :
Sophie Wittemans, Marguerite Radoux, Ma vie est ma peinture, Liège Musées, octobre 2024, p. 13.
Remarques :